C. Kimura

Chuta Kimura

1917 (Takamatsu, Japon) – 1987 (Paris, France)

Chuta KIMURA (également « Tchuta » ou « Tshuta ») est un peintre et pastelliste de paysages à la figuration allusive.  Son nom – composé des mots Ki (arbre) et Mura (village) – signifie littéralement « l’arbre du village ».  L’artiste est issu d’une famille bourgeoise, ancestralement Samouraï.  Dès ses 13 ans, il prendra des cours de dessin à l’école des arts décoratifs de Takamatsu.  En 1936, il étudiera à l’Académie d’Art Nika de Tokyo où l’enseignement académique ne lui convenait pas.  En 1937, il exposera pour la 1ère fois au Salon Dokuritsu, mais sera aussitôt mobilisé par l’armée pour servir en Chine – où il développera, malgré la guerre, une passion pour les calligraphies anciennes.  En 1940, il finira par rentrer au Japon pour cause de maladie.  Peu après, en 1941, il découvrira au Musée d’Art Ohara à Kurashiki un tableau de Pierre Bonnard dont la lumière le bouleversera.  Il sera à nouveau mobilisé en Chine en 1945 puis, une fois la guerre terminée, il reprendra ses expositions à Tokyo et découvrira à nouveau Bonnard.  En 1947, Il épousera Satchiko Yunoki avec qui il décidera de partir vivre à Paris.  Grâce à un mécène, le jeune couple s’installera à Montparnasse en Mars 1953 (reprenant l’ancien atelier de son illustre compatriote, Foujita).  En 1954, il exposera au Salon des Artistes Français et rencontrera Jacques Zeitoun, directeur artistique de la galerie « Art Vivant » (Paris et Lyon) qui le prendra aussitôt sous contrat.

Dès 1955, Kimura enchainera des expositions personnelles sans discontinuité – à Paris (ex. galeries St Placide, Kriegel, ou Art Yomiuri – cette dernière l’exposera 4 fois à la FIAC dans les années 1980); Lyon (ex. galerie St Georges); Antibes (ex. galerie René Raporte); Bruxelles (ex. galerie de France et du Benelux); Genève (ex. galerie Krugier); Tokyo (ex. galeries Nichido, ou Takarashi); et New York (ex. galeries David Findlay, ou Ruth Sigel).  L’artiste participera aussi à des salons et expositions collectives (ex. Biennale de Paris en 1957, Centre Pompidou en 1979, ou encore The Phillips Collection en 1985).  En 1962, il s’installera à Châtenay-Malabry et fera la rencontre de Jean Grenier – professeur de philosophie et titulaire de la chaire d’esthétique et de science de l’art à la Sorbonne – qui deviendra son principal biographe: « Lorsque Kimura se flatte avec raison d’unir l’Orient et l’Occident qui, a-t-il écrit – sont différents l’un de l’autre comme le jour et la nuit qui sont les deux visages d’une même réalité – il pourrait ajouter que c’est en restant lui-même et en puisant dans la double tradition de son pays qu’il a réussi à faire une œuvre à la fois si violente et si douce ».  En 1963, l’État Français lui achètera une peinture – « Jardin à Châtenay ».  En 1965, la Galerie Kriegel (récemment ouverte par son 1er marchand, J. Zeitoun) le prendra sous contrat et ce jusqu’en 1977.  L’artiste multipliera alors ses voyages autour de la Méditerranée (ex. Venise).  En 1967, un ami lui prêtera une maison à la nature débordante située à la Roquette-sur-Siagne dans le Midi – « Le Clos Saint-Pierre » – qui deviendra son « atelier estival » pendant 30 ans.  En 1987, l’artiste assistera à son dernier vernissage à New York.  Après sa mort, des rétrospectives importantes seront organisées notamment par des musées nationaux japonais (ex. en 1994 au MOMAT et au MoA d’Osaka).

Le travail de Kimura est avant tout le résultat d’une vie pleinement consacrée à la peinture.  Devenu étranger dans son pays (il n’y reviendra qu’une seule fois durant 34 ans d’exil), il ne se souciera jamais d’apprendre le français – reflet de cette « solitude artistique » qui le caractérise.  Kimura – « ce peintre Zen en Île-de-France » – voyait son art comme un voyage intérieur, « un impressionnisme de l’âme ».  Selon le critique d’art américain Arthur Danto: « Il traitait les surfaces comme s’il fallait les ouvrir pour laisser pénétrer la vie, la lumière, la couleur et l’air pur ».

Les œuvres de Kimura figurent dans les collections permanentes de nombreuses institutions et grandes sociétés: MAM Paris; Fonds National d’Art Contemporain; The Phillips Collection de Washington D.C.; MOMAT; National MoA d’Osaka; MoA – Hiroshima, Kamiya, et Takasaki; Setayaga Art Museum; MoMA – Saitama, Ibaraki, et Gunma; Takamatsu City MoA; Toyota Motor Corporation; Abu Dhabi Oil Co.; ou encore Nippon Television Network Corporation.


Œuvres