Ono

Hidetaka Ono

1922 (Kyoto, Japon) – 2002 (Japon)

Hidetaka ONO était un maitre-peintre et calligraphe traditionnel japonais rattaché à l’avant-garde de Kyoto.

En 1941, il obtiendra un diplôme de l’école municipale des arts et métiers de Kyoto, et en 1943 de l’école municipale de peinture de Kyoto (respectivement au département de la peinture japonaise).  Il sera étroitement instruit par Kunitaro Suda – grand maitre-peintre de Kyoto du début XXème – alors qu’il était encore étudiant en art.  L’influence de ce dernier se verra en particulier dans ses travaux de fin d’études (ex. « Shii no Mori » ou « Kurokuchi »).  Après la guerre, il exposera pour la première fois à la IIIème exposition de Kyoto de 1947 une œuvre intitulée « Spring in Jonan » et remportera le Mayor’s Award ainsi que le Newspaper Company’s Award.  La même année, son œuvre « Umi » sera sélectionnée pour la IIIème exposition Nitten.

En 1948, Ono participera au démarrage du mouvement d’avant-garde Pan-real (« Pan-real Bijutsu Kyokai ») avec son œuvre « Shingo Hoshino ».  Pan-real Art Association fut fondée par des jeunes artistes avant-gardistes « Zen’ei » de Kyoto qui aspiraient à la création d’une nouvelle peinture japonaise.  En effet, ces derniers cherchaient d’une part à défier, révolutionner voir assouplir les restrictions sur les motifs utilisés dans la peinture japonaise traditionnelle dite « Nihon-ga » (littéralement peinture japonaise), et d’autre part à introduire des expressions d’avant-garde dite « Yō-ga » (littéralement peinture occidentale) dans un but ultime de recherche de structures libres mais aussi de nouvelles formes d’expression.  L’année suivante, en 1949, Ono annoncera la « Pan-real Declaration » qui formera publiquement le mouvement.  L’artiste y restera très actif avec de nombreuses expositions (ex. en 1953 et 1954 avec les œuvres « Spiritual Statue » et « Disappeared Rainbow ») et ce jusqu’à sa démission du mouvement en 1958.  Dans ses travaux, l’artiste recherchera notamment des nouvelles possibilités d’expression de la laque dans les peintures japonaises.

Après avoir quitté Pan-real, Ono organisera des expositions personnelles et collectives au Japon (ex. Yamada Art Gallery à Kyoto) et à l’étranger (ex. France, Allemagne, ou encore Etats-Unis – San Francisco Museum of Art et David Stuart Galleries à Los Angeles, ).  Ses œuvres sont à ce moment là directement inspirées de la calligraphie traditionnelle extrême-orientale.  L’artiste participera également à des expositions internationales (ex. Pittsburgh International Contemporary Painting and Sculpture en 1958 et 1961, ou encore Latin American Contemporary Japanese Painting en 1959).  En 1958, dans une démarche de remise en question des concepts existants, l’artiste débutera une nouvelle série – « Dongoros » – dans laquelle des sacs à base de toile de chanvre étaient collés sur le support de la peinture (ex. toile ou panneau de bois).  Ce travail – qui introduisait véritablement un nouveau type de support dans la peinture japonaise – fut très apprécié à l’international, aux Etats-Unis en particulier.

En 1961, pour des raisons spirituelles, Ono décidera de se nommer Toku.  De là, l’artiste fera un virage radical dans son art, vers un style de peinture figuratif, détaillé et extrêmement pointilleux, utilisant principalement des fleurs comme motif.  Ce nouveau style – qui était directement inspiré de la dynastie chinoise « Song du Sud » (1127-1279) – cherchait à développer un monde qui louait les attributs « Zen » du bouddhisme.  En 1970, Ono deviendra professeur adjoint à l’Université des Arts de la ville de Kyoto, et en 1973 professeur à part entière.  En 1983, la ville de Kyoto lui décernera une récompense de mérite culturel.  En 1987, il prendra sa retraite de l’Université de Kyoto mais en deviendra dans la foulée professeur émérite.  En 1989, il recevra le « Prix Culturel » de la préfecture de Kyoto pour son service distingué.  La même année, une grande rétrospective – intitulée « De la matière à la fleur » – lui sera consacrée au O Art Museum (OAM) de Tokyo.