Miyawaki

Aiko Miyawaki

1929 (Tokyo, Japon) – 2014 (Yokohama, Japon)

Aiko MIYAWAKI est née sous le nom de jeune fille Aiko Araki.  Etant une enfant fragile, sa famille décidera de changer son prénom plusieurs fois pour essayer de la rendre plus forte (Takako puis Mikiko).  En 1952 elle sera diplômée de la Japan Women’s University (au département d’histoire occidentale).  Au cours de ses années universitaires, elle rencontrera Shunzo Miyawaki qu’elle épousera aussitôt mais dont elle divorcera en 1965.  En 1953, Miyawaki sera présentée au peintre de style occidental Nobuya Abe qui lui enseignera l’art d’Europe et d’Amérique.  De là, elle sera présentée à l’artiste Yoshishige Saito qui l’encouragera à montrer son art.  En 1957, elle partira étudier la peinture à l’Université de Californie et au Collège Municipal de Santa Monica.  Puis en 1959, elle partira pour Milan où elle y rencontrera Enrico Baj qui deviendra son garant artistique.  Elle se liera alors également d’amitié à d’autres grands maitres de l’avant-garde italienne – Lucio Fontana, Enrico Castellani, ou encore Piero Manzoni.

A cette époque, Miyawaki développera une série innovante où la poudre d’émail et de marbre – une fois mélangée à la peinture – est appliquée directement sur la toile pour créer des surfaces texturées et parfois à motifs.  Ces surfaces, « telles des dunes », expriment, aux dires des historiens, une « tension entre les transformations et quelque chose qui reste immuable ».  En Décembre 1959, ces œuvres seront exposées pour la première fois à la galerie Yoseido de Tokyo.  L’artiste enchainera en 1961 avec une autre exposition à la Galleria Minima de Milan.  Puis en 1962, une autre exposition se tiendra à la Tokyo Gallery.  Ses peintures attireront alors l’attention d’un marchand d’art français en visite au Japon, André Schoeller.  L’artiste signera juste après un contrat avec ce dernier puis s’installera à Paris pour y produire son art qui y sera exposé sur place.  Miyawaki fera alors la connaissance de Man Ray qui deviendra son ami et mentor.  En 1963, l’artiste partira pour New York et aura dès 1964 une exposition à la Berta Schaefer Gallery (avec Man Ray en préface du catalogue).  De retour au Japon en 1966, l’artiste renoncera à la peinture pour se lancer dans la sculpture.  Elle commencera en utilisant des tuyaux en laiton, des tubes carrés en acier et des cylindres en cuivre – « pour rechercher essentiellement le mouvement, l’effet de la lumière et le rapport à l’espace ».  Son travail sera aussitôt exposé au Musée Guggenheim à New York où elle recevra un « Purchase Award ».  Dans la foulée, elle participera à une exposition au grand magasin Matsuya à Tokyo – où elle y rencontrera l’architecte Arata Isozaki (Prix Pritzker 2019) qu’elle finira par épouser en deuxième noce en 1972.

Parmi ses sculptures, c’est sa série dynamique et à grande échelle de la fin des années 1970 – Utsurohi – qui sera la plus connue.  Ici, l’artiste cherchera à obtenir une forme qui exclut tout poids sculptural en utilisant comme matériau la corde à piano en acier inoxydable.  Il s’agira ici pour elle de monter des fines tiges métalliques tourbillonnantes sur une ou plusieurs bases pour créer ainsi une sensation de mouvement sur les lieux d’installation.  Ces sculptures – qui dialoguent parfaitement avec tous les éléments de la nature – parviennent subtilement à changer de forme, faisant ainsi écho au concept japonais Utsuroichangement rapide ou éphémère »).  Ce travail monumental de Miyawaki autour des Utsuhori sera consacré et exposé en plein air dans de nombreux musées et institutions: Gunma Museum of Modern Art (Takasaki), Nagi Museum of Contemporary Art (Okayama), Museum of Modern Art (Kamakura & Hayama), Parvis de La Défense – Musée des Arts Décoratifs du Palais du Louvre (Paris), Palais des Sports Sant Jordi – Montjuic Olympic Plaza – Fundacio Miro (Barcelone), ou encore Pitman Sculpture Garden (Houston).  Miyawaki sera récompensée pour son innovation dans l’art contemporain japonais par la Japan Arts Foundation et recevra en 2003 (parmi de nombreux autres prix et décorations) l’Ordre des Arts et des Lettres du Ministère français de la Culture.